Rematch, le jeu qui va faire rager les fans de FIFA
Depuis des années, FIFA et PES occupent l’espace comme des titans, imposant leur vision réaliste et spectaculaire du ballon rond. Rocket League, lui, a dynamité les habitudes avec ses voitures supersoniques, créant un genre à part entière. Mais un nouvel outsider arrive pour bousculer cet équilibre.
Rematch, développé par Slow Clap – le studio derrière l’exigeant Sifu – propose un pari étonnant : transformer le football en un jeu multijoueur à la troisième personne, rapide, technique, et surtout résolument fun. Entre expérience arcade et apprentissage poussé, il ambitionne de redéfinir la façon dont on vit le foot manette en main. Le football a-t-il trouvé son nouveau jeu culte ?
Slow Clap frappe fort après Sifu
Un studio à la réputation grandissante
Avant Rematch, Slow Clap s’est fait connaître avec Sifu, un jeu de combat exigeant salué pour son système de progression basé sur la précision et la répétition. Ce titre a installé le studio comme un acteur crédible de la scène indépendante, capable de proposer des expériences originales, techniques et immersives.
Un virage surprenant vers le football
Avec Rematch, Slow Clap surprend. Le studio quitte l’univers des arts martiaux et des beat’em up pour s’attaquer au football, en collaboration avec Kepler Interactive. Ce choix peut paraître déroutant, mais il révèle la volonté de Slow Clap de transposer son expertise du gameplay fluide et technique dans un sport collectif où chaque geste compte.
Pour autant, Rematch n’est pas une simulation classique. Il s’agit d’un jeu multijoueur en arène qui mêle l’intensité des TPS (third person shooter) à la logique tactique du foot, créant un concept hybride et inédit.
Un concept unique entre Rocket League et FIFA
Un gameplay TPS novateur
Dès les premières minutes, Rematch déroute. Ici, on oublie la caméra traditionnelle des jeux de foot : le joueur adopte une vue à la troisième personne (TPS), comme dans un jeu de tir.
Chaque tir, chaque passe se réalise en visant avec le stick droit, le centre de l’écran déterminant la direction et la précision.
Cette mécanique crée une sensation inédite, à mi-chemin entre le football et le shooter tactique. Il faut viser, doser et anticiper, ce qui rend chaque action à la fois plus risquée et plus gratifiante.
Rocket League comme point de comparaison ?
Beaucoup évoquent Rocket League pour situer Rematch, mais la comparaison s’arrête vite. Là où Rocket League remplace les joueurs par des voitures, Rematch conserve l’esprit du foot en incarnant un joueur unique sur le terrain, avec tous les enjeux de placement, de vision et de technique que cela implique.
Les règles revisitées du football
Rematch adapte le football pour en faire une expérience fluide et arcade. Pas de hors-jeu, pas de touches, pas de corner.
Le ballon rebondit sur des parois en verre qui encerclent le terrain, supprimant les temps morts et favorisant un jeu rapide et continu.
Autre particularité : le goal volant, ou “libéro” selon la terminologie du jeu. À tout moment, un joueur peut quitter sa cage et un autre peut prendre sa place, des gants magiques apparaissant alors pour permettre l’arrêt à la main. Cette rotation permanente donne un rythme intense et imprévisible aux matchs.
Enfin, chaque partie se joue en 3v3, 4v4 ou 5v5, sur des durées de 6 minutes, avec une mort subite infinie en cas d’égalité : un format court, idéal pour enchaîner les rencontres et progresser.
Une prise en main facile mais un vrai skill gap
Easy to learn, hard to master
Rematch séduit immédiatement par son accessibilité.
Après un court tutoriel, tout joueur peut se lancer et ressentir rapidement le plaisir de dribbler, passer et marquer. Mais sous cette simplicité apparente se cache un gameplay beaucoup plus technique qu’il n’y paraît.
Le jeu propose une palette d’actions variées :
- conduite de balle : possibilité de pousser le ballon devant soi pour courir plus vite sans consommer trop d’endurance.
- passes au sol et lobées : deux combinaisons distinctes pour s’adapter à la situation.
- dribbles et esquives : essentiels pour éviter les tacles adverses.
- reprises de volée : qui nécessitent un timing et un placement parfaits pour être réussies.
Chaque geste demande précision et anticipation, d’autant que la gestion de l’endurance devient cruciale sur la durée d’un match. Sauter, sprinter, dribbler : tout consomme cette jauge, imposant des choix tactiques permanents.
Une vision du terrain immersive
La caméra, souvent sous-estimée dans les jeux de foot, devient ici un véritable outil stratégique. Il faut sans cesse basculer entre la vue sur la balle, ses coéquipiers et l’espace libre pour planifier la prochaine action. Certains joueurs pourront être déstabilisés au début, tant la maîtrise de la caméra conditionne la performance.
Cette exigence rappelle les sensations du football réel : lever la tête, analyser, anticiper. Et c’est précisément ce qui distingue Rematch des simulations classiques !
Modes de jeu et rythme effréné
Des matchs courts et intenses
Rematch propose des parties rapides, conçues pour s’enchaîner. Chaque match dure six minutes, un format pensé pour maximiser l’intensité et éviter toute lassitude.
Si l’égalité persiste, la mort subite s’enclenche, sans limite de temps : le premier but met fin à la rencontre. Théoriquement, un match pourrait durer indéfiniment, renforçant la tension lors des prolongations.
3v3, 4v4, 5v5 : l’adaptation permanente
Le jeu offre plusieurs formats : 3 contre 3, 4 contre 4 et 5 contre 5, ce dernier étant le mode phare. Chacun impose un rythme et une organisation différents. Le 3v3 laisse plus d’espaces et favorise les duels techniques, tandis que le 5v5 exige une coordination d’équipe plus rigoureuse et une gestion optimale du placement.
Rotation des postes et goal volant
Autre originalité : les postes tournent en cours de match. Après chaque but, les joueurs changent de position. Le rôle de gardien devient ainsi collectif : tout joueur peut devenir portier et inverser le cours d’une action grâce aux gants magiques qui apparaissent lorsqu’il entre dans la cage.
Le gardien dispose d’une endurance légèrement supérieure et peut sortir de sa surface à tout moment, devenant un “libéro” ou un goal volant, un concept qui ajoute de la profondeur tactique et dynamise les relances.
L’esprit fun avant tout !
Le plaisir même dans l’échec
Rematch a une qualité rare pour un jeu multijoueur compétitif : il reste amusant, même quand on perd.
Les développeurs ont conçu un système où l’échec fait partie intégrante du fun. Rater un tir, manquer une passe, se faire dribbler... tout cela n’est jamais punitif au point de décourager.
L’absence de fautes et l’action permanente éliminent la frustration des interruptions, et renforce ce plaisir immédiat.
Comme l’ont relevé plusieurs joueurs, Rematch donne l’impression de retrouver le football de la cour de récré : un espace où l’on court, frappe, rate et rit, sans jugement, avec l’envie d’enchaîner les matchs encore et encore.
Un jeu vraiment foot ?
Derrière ses aspects arcade, Rematch reproduit pourtant des sensations profondément liées au football réel.
Contrairement à FIFA ou PES, où l’on contrôle toute l’équipe comme un “God Game”, Rematch nous place dans la peau d’un seul joueur. La vision de jeu, le placement, l’endurance et le timing deviennent centraux.
Cette perspective unique offre un rapport différent au sport.
La différence entre une équipe organisée et un groupe de joueurs suivant la balle saute aux yeux. Les appels, le marquage et la communication prennent une importance capitale, et rendent chaque action collective gratifiante.
"Il y a plus de foot dans Rematch que dans n’importe quel FIFA ou PES" soulignent certains joueurs
Les limites de Rematch… et son immense potentiel
Un jeu multijoueur sans mode solo
Si Rematch séduit par son gameplay, certains regretteront l’absence totale de mode solo. Pas de carrière, pas de matchs contre l’IA : seules quelques missions d’entraînement permettent de maîtriser les bases avant de plonger dans le multijoueur.
Pour un titre porté par une introduction cinématique digne de Sifu, ce manque peut frustrer. Beaucoup imaginent déjà un mode histoire, exploitant l’univers futuriste et les animations de qualité, pour donner encore plus de profondeur à l’expérience.
Des bugs et une ergonomie perfectible
Comme tout lancement, Rematch souffre de quelques défauts techniques :
- Menus qui se chevauchent ou peinent à se charger.
- Bugs résiduels sur l’interface.
- Problèmes mineurs de connexion.
Rien d’insurmontable, mais des correctifs seront nécessaires pour garantir une expérience fluide, notamment pour un jeu reposant sur la réactivité et la précision.
Un modèle économique cosmétique mais présent
Rematch adopte un modèle économique classique pour un jeu multijoueur gratuit ou peu cher :
- Battle pass avec récompenses progressives.
- Skins et personnalisations purement esthétiques, sans impact sur le gameplay.
Si ces options restent discrètes et évitent la tentation du pay-to-win, elles s’installent néanmoins comme un pilier du projet, à l’image des plus grands titres multijoueurs actuels.
Rematch est un projet hybride, audacieux, qui mélange l’intensité d’un TPS, la fluidité d’un jeu de combat et l’intelligence collective du foot. Là où FIFA ou PES reproduisent le sport sous une forme télévisée et omnisciente, Rematch nous plonge dans la peau d’un joueur, avec ses contraintes, ses angles morts et son adrénaline.
Certes, le titre n’est pas exempt de défauts : l’absence de mode solo, quelques bugs d’interface et un modèle économique centré sur la personnalisation cosmétique pourront en rebuter certains. Mais il propose une expérience vraiment différente, plus immersive, plus technique et surtout... résolument fun.
Dans un marché saturé de licences réalistes, Rematch ouvre un nouveau chemin : celui d’un football multijoueur qui valorise la vision, la technique et la créativité. Si Slow Clap continue d’enrichir son contenu et de stabiliser son gameplay, il pourrait bien devenir un incontournable des fans de foot... et même conquérir celles et ceux qui, d’ordinaire, fuient la discipline.