Combien de kilomètres parcourt-on en jouant au football ?

Mais au fait "Combien de kilomètres ai-je couru aujourd'hui ?"
Cette question ne se limite pas à satisfaire une curiosité personnelle : elle révèle votre implication sur le terrain, votre rôle au sein de l'équipe et même possiblement vos axes de progression.
Comment ces informations de distance peuvent-elles vous aider à améliorer vos performances, que vous jouiez le dimanche entre amis ou en compétition régionale ?
Vous pourriez bien découvrir que courir plus, ou mieux, pourrait transformer votre impact sur le terrain.

Les données clés - Combien de kilomètres parcourt-on au football ?

Les chiffres professionnels

Une étude réalisée par l’Observatoire du football CIES, basée sur 7 855 matchs de 31 compétitions à travers le monde, révèle que les équipes professionnelles parcourent en moyenne une distance de 100 kilomètres par match.
Ce chiffre inclut les efforts de tous les joueurs de champ, avec des variations significatives selon les postes :

  • Milieux de terrain : les plus sollicités, ils couvrent jusqu’à 10,6 km par match ;
  • Ailiers : avec 10,2 km, ces joueurs effectuent de nombreuses courses rapides, que ce soit pour percer la défense adverse ou revenir défendre.
  • Défenseurs centraux : en moyenne 9,2 km, leur positionnement tactique** limite la nécessité de courir sur de longues distances**.

Au-delà des distances totales, les professionnels effectuent également des efforts à haute intensité.
En moyenne, un joueur parcourt 734 mètres à haute intensité (>19,8 km/h) et 151 mètres en sprint (>25,2 km/h).
Ces efforts explosifs, mais moins fréquents, sont souvent nécessaires dans les phases de jeu décisives.

Les 3 ligues les plus exigeantes

  1. La Liga (Espagne) : avec une moyenne de 103,7 km par équipe, elle arrive en tête : le jeu technique et rapide, basé sur une forte mobilité, impose un effort constant aux joueurs ;
  2. La Allsvenskan (suède) : 103,6 km, très proche de la Liga, cette ligue met en avant un style de jeu intense et dynamique ;
  3. La Eredivisie (Pays-Bas) : 103,5 km, où la formation et la vitesse de jeu rapide poussent les joueurs à fournir de gros efforts physiques.

Ces 3 ligues combinent intensité, tactique et transitions rapides, qui imposent des déplacements constants de la part des joueurs.

Les 3 ligues les moins exigeantes

  1. La Série A (Brésil) : Les joueurs y parcourent en moyenne 95,8 km, soit 8% de moins que la Liga et cela s’explique par un rythme plus lent et des phases de jeu plus statiques ;
  2. La Superliga (Argentine) : avec 97,3 km, cette compétition présente des caractéristiques similaires à celles de la Série A brésilienne ;
  3. La Scottish Premiership (Écosse) : 98,9 km, les matchs sont souvent plus physiques que tactiques, et limitent par conséquent les déplacements incessants.

Les joueurs amateurs : un cran en dessous

Si les professionnels parcourent jusqu’à 10 kilomètres par match, les joueurs amateurs, quant à eux, se situent généralement entre 6 et 8 kilomètres.
SI ce chiffre est inférieur, il reflète néanmoins des efforts non négligeables, souvent marqués par des spécificités propres au football amateur comme le niveau de compétition, l’organisation tactique et la condition physique globale des joueurs.
Contrairement aux professionnels, les efforts à haute intensité (>19,8 km/h) sont moins fréquents chez les amateurs, ce qui limite la distance totale parcourue.

Un rythme plus lent et une organisation de jeu moins établie

Dans les matchs amateurs, le jeu est souvent moins structuré, avec davantage de pauses et de moments de récupération.
Cela se traduit par des déplacements moins optimisés, où les joueurs courent parfois "à vide" en raison d’un placement approximatif.

Des conditions physiques hétérogènes

Les amateurs ne bénéficient pas des mêmes ressources que les professionnels (suivi médical, nutrition, préparation physique). En conséquence, l’endurance et la capacité à maintenir un effort constant varient considérablement d’un joueur à l’autre et c'est bien normal.

Une marge de progression importante

Pour les joueurs amateurs, ces chiffres montrent une chose essentielle : il est possible de progresser, non pas en essayant de courir autant que les professionnels, mais en optimisant ses efforts.
Une meilleure compréhension des déplacements, alliée à une préparation physique adaptée, peut transformer ces 6-8 kilomètres en efforts plus utiles et incisifs.

Comment transformer l’effort en impact sur le terrain ?

Adapter l’entraînement à votre rôle sur le terrain

Chaque poste sur le terrain a ses spécificités, et vos efforts doivent être calibrés pour maximiser votre impact.
Voici des axes d’entraînement adaptés selon votre poste :

  1. Milieux de terrain : vous devez être prioritairement endurant et mobile donc entraînez vous à enchaîner des courses longues (65-75 % de votre vitesse maximale) sur 10 à 12 minutes avec des changements de direction, pour simuler les allers-retours continus entre défense et attaque ;
  2. Ailiers et attaquants : vous devez travailler votre vitesse et votre explosivité, et pour ce faire, travaillez les sprints répétés (20 à 30 mètres) avec une récupération courte (30 secondes), pour reproduire les efforts en phase de contre-attaque ;
  3. Défenseurs : votre priorité est le placement et la réactivité, donc intégrer des exercices de jeu réduit (3 contre 3 ou 5 contre 5), où vous devez réagir rapidement et ajuster votre positionnement en fonction de l’action.

Inclure des efforts à haute intensité dans vos séances

Les sprints et les efforts à haute intensité sont souvent décisifs dans un match, notamment lors des transitions offensives ou défensives.
Intégrer ce type d’effort dans vos entraînements est donc essentiel, même au niveau amateur.

Intervalles de sprint

Courez à 90-100 % de votre vitesse maximale pendant 20 secondes, puis récupérez 40 secondes.
Répétez cet exercice 8 à 10 fois.
Cet exercice vous permettra d'améliorer votre capacité à répéter des efforts explosifs sans perdre en efficacité.

Courses fractionnées

Alternez 1 minute à rythme modéré (65 % de votre vitesse maximale) avec 30 secondes d’accélération rapide.
Répétez pendant 10 minutes afin de développer une endurance à haute intensité.

Travailler son endurance générale

L’endurance est la base de toute performance physique au football, que ce soit pour couvrir de longues distances ou pour maintenir l’intensité tout au long du match.

Course continue

Faites des footings à rythme modéré (65-75 % de votre fréquence cardiaque maximale) pendant 30 à 45 minutes, 2 à 3 fois par semaine. Votre objectif est d'augmenter votre capacité aérobie pour tenir sur 90 minutes.

Jeux réduits

Intégrez des séances en petits groupes (5 contre 5 ou 7 contre 7) avec une intensité soutenue. Cela vous permettra d'allier travail cardio et situations réelles de match.

Quelques conseils pratiques pour bien progresser

Analysez vos performances

Utilisez une montre GPS ou une application pour suivre vos distances parcourues, votre rythme et vos sprints.
Fixez-vous des objectifs progressifs à chaque match ou entraînement.

Misez sur la récupération

Après chaque match ou séance intense, privilégiez un repas riche en glucides complexes et en protéines.
Hydratez-vous correctement avant, pendant et après l’effort pour éviter les crampes et optimiser vos performances.

Gardez en tête vos limites !

Le football amateur est avant tout un plaisir.
Progressez à votre rythme, sans chercher à imiter directement les professionnels.

Pourquoi la distance parcourue ne fait pas tout ?

Focus sur les moments décisifs

Si courir beaucoup peut être un signe de bonne condition physique, ce n’est pas toujours synonyme d’efficacité.
Les données montrent que la majorité des buts marqués ou des actions décisives sont précédées par des efforts explosifs, tels que :

  • un sprint sur quelques mètres pour dépasser un défenseur ou se démarquer ;
  • un changement de direction rapide souvent Indispensable pour éliminer un adversaire ou récupérer un ballon ;
  • une action puissante comme un saut ou une accélération soudaine.

Ce sont souvent ces efforts courts mais intenses qui font la différence, et non les kilomètres parcourus dans leur globalité.

L’intelligence de jeu prime sur l’effort brut

Les données recueillies par l’Observatoire du football CIES montrent que les équipes les plus efficaces ne sont pas nécessairement celles qui courent le plus. Pourquoi ? Parce que courir intelligemment est plus important que simplement couvrir beaucoup de terrain.

Cela se traduit concrètement par :

  • un bon positionnement : être au bon endroit au bon moment permet de limiter les courses inutiles ;
  • une excellente coordination d’équipe : une équipe bien organisée **optimise les déplacements de chacun **;
  • une parfaite gestion de l’effort : savoir quand accélérer et quand récupérer est important pour rester performant tout au long du match.

Les efforts doivent toujours être ciblés

Pour maximiser votre impact sur le terrain, concentrez-vous sur la qualité de vos courses plutôt que sur la quantité (distance parcourue) avec :

  • des efforts en phase offensive : les ailiers et attaquants doivent privilégier les accélérations pour surprendre la défense adverse (un sprint bien placé peut être décisif) ;
  • des efforts en phase défensive : les défenseurs doivent combiner réactivité et anticipation pour limiter les efforts inutiles, et se placer correctement pour intercepter ou bloquer un adversaire ;
  • des transitions rapides : c'est dans ces moments (récupération de balle, contre-attaque) que la capacité à produire des efforts explosifs fait souvent la différence.

En quoi cela concerne les joueurs amateurs ?

Pour les amateurs, courir intelligemment est une compétence encore plus essentielle.
Contrairement aux professionnels, l’endurance et la condition physique ne sont pas toujours optimales, vous devez donc - d'une manière ou d'une autre ! - compenser en :

  • apprenant à lire le jeu et en anticipant les mouvements adverses ;
  • vous focalisant sur les moments-clés pour garder de l’énergie pour les actions qui comptent vraiment, comme un repli défensif rapide ou une offensive bien menée ;
  • en collaborant avec vos coéquipiers car une bonne communication sur le terrain peut vous éviter de vous disperser.

La distance parcourue reste un indicateur intéressant, mais elle ne doit pas être votre seule obsession.
Dans le football, ce sont les courses bien placées, les efforts explosifs et l’intelligence de jeu qui font la différence, autant chez les professionnels que chez les amateurs.
Et vous, comment utilisez-vous vos kilomètres sur le terrain ? Travaillez sur vos moments-clés et vos déplacements tactiques pour transformer chaque effort en impact direct et clair sur le jeu.