PSG, OM, Monaco : où en sont vraiment les clubs français sur les réseaux ?

Le football a changé de dimension. Désormais, la vraie puissance d’un club ne s’affiche plus seulement sur le tableau d’affichage, mais se calcule en millions d’abonnés, de likes et de vues. Chaque publication devient un coup franc stratégique. Chaque story, un dribble marketing. Chaque vidéo virale, un but décisif dans la conquête mondiale des fans.
Dans cette compétition numérique, qui domine réellement la scène internationale ? Et où se situent nos clubs français, face aux géants espagnols, anglais ou brésiliens qui alignent des chiffres vertigineux ?
Les données du 508e Bulletin Hebdomadaire du CIES Football Observatory révèlent des écarts impressionnants, des outsiders inattendus et confirment un constat implacable : le football est aujourd'hui aussi un jeu d’influence digitale.

La nouvelle Ligue des Champions... version réseaux sociaux

Des terrains aux écrans : le football est un média global

Pendant des décennies, les clubs ont rivalisé pour remplir des stades. Aujourd’hui, ils se disputent l’attention de millions de fans sur leur smartphone. Cette mutation n’est pas anecdotique : elle redessine leur modèle économique.

Un supporter n’est plus seulement celui qui achète sa place au stade, mais celui qui commente un reel sur Instagram, partage un TikTok viral ou suit une story dans les coulisses d’un match. Chaque interaction renforce l’image du club, attire des sponsors et ouvre de nouvelles sources de revenus, des abonnements premium aux collaborations lifestyle.

Instagram, Facebook, TikTok... le podium des plateformes football

Si chaque plateforme a ses spécificités, trois dominent l’écosystème du football :

  • Instagram, roi du contenu visuel, parfait pour magnifier les temps forts, les looks des joueurs et l’esthétique des clubs.
  • Facebook, encore puissant grâce à sa base mondiale, notamment en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud.
  • TikTok, terrain des jeunes générations, où la créativité et l’humour se convertissent en viralité et en nouveaux fans.

YouTube, de son côté, reste un pilier pour les reportages, coulisses, analyses et highlights officiels, tandis que X (ex-Twitter) conserve sa place comme canal d’informations et de live commentary.

Un storytelling permanent

Cette domination digitale repose sur un principe simple : le contenu est roi. Les clubs ne vendent plus seulement des matchs ou des maillots, mais des émotions et des histoires. Chaque publication est pensée comme un épisode d’une série qui fidélise, émeut et fait rêver.

C’est là que la différence se creuse entre les clubs. Certains investissent massivement dans la production vidéo, les formats immersifs et la narration, quand d’autres se contentent encore de publier des photos de buts.

Classement exclusif : qui règne vraiment sur la toile mondiale… et où brillent les clubs français ?

Une domination sans partage… ou presque

Ils s’appellent Real Madrid, FC Barcelone, Manchester United. Ils ne dominent pas seulement les pelouses européennes, mais aussi Instagram, Facebook et TikTok, où leurs communautés atteignent des chiffres dignes des plus grandes marques mondiales.

Derrière eux, d’autres géants anglais comme Manchester City, Liverpool, Chelsea et Arsenal confirment l’avance historique de la Premier League, tant en business qu’en storytelling. Les clubs italiens comme la Juventus, l’AC Milan ou l’Inter restent des marques fortes, portées par une identité visuelle et culturelle intemporelle.

Et les clubs français 🇫🇷 dans tout ça ?

Sans surprise, le Paris Saint-Germain est le seul à rivaliser avec les géants européens, précédemment porté par l’effet Neymar-Mbappé-Messi et une stratégie digitale internationalisée. Avec près de 200 millions d’abonnés cumulés, il se classe au pied du podium, au 4e rang mondial.

Derrière, l’Olympique de Marseille reste le deuxième club français en visibilité, grâce à une fan base très active et un storytelling « populaire et passionné » bien travaillé.
L’AS Monaco et l’OL suivent mais restent loin derrière en volume, même si leur potentiel reste considérable avec une stratégie digitale plus offensive et créative.

Le tableau complet pour tout comprendre

Voici le classement complet des clubs de football les plus suivis au monde, extrait du 508e Bulletin Hebdomadaire du CIES Football Observatory.
Un aperçu des forces en présence, des écarts vertigineux, mais aussi des opportunités à saisir pour les clubs français souhaitant renforcer leur empreinte digitale.

RangClub           X (M)Instagram (M)Facebook (M)TikTok (M)YouTube (M)Croissance % (hors YT)Total abonnés (M)
1Real Madrid (ESP)89.4175.8129.361.817.5+11.0%473.7
2FC Barcelona (ESP)86.6141.6120.056.822.3+12.3%427.4
3Manchester United (ENG)44.864.485.129.310.0+3.4%233.6
4Paris St-Germain (FRA)25.564.453.147.49.0+3.4%199.4
5Manchester City (ENG)28.956.154.931.28.5+8.0%179.5
6Juventus FC (ITA)17.760.047.539.89.9+5.9%174.9
7Liverpool FC (ENG)31.647.051.725.011.4+7.5%166.7
8Chelsea FC (ENG)29.242.656.518.75.8+3.8%153.0
9Bayern München (GER)14.743.062.723.84.9+5.1%149.1
10Arsenal FC (ENG)23.030.945.89.74.7+6.9%114.1
11Tottenham Hotspur (ENG)9.717.436.440.64.0+7.9%108.1
12Atlético Madrid (ESP)7.117.921.427.95.9+23.1%80.2
13Milan AC (ITA)9.117.529.020.62.1+10.8%78.3
14Internazionale (ITA)4.314.533.416.31.7+11.0%70.2
15CR Flamengo (BRA)14.222.013.59.47.4+8.8%66.4
16Al-Nassr FC (KSA)6.227.86.318.92.8+9.0%62.0
17Borussia Dortmund (GER)7.220.815.914.91.4+11.2%60.2
18Al-Ahly SC (EGY)19.612.018.26.51.4+10.2%57.7
19Galatasaray SK (TUR)3.67.311.015.84.0+3.7%53.7
20AS Roma (ITA)8.014.111.35.72.5+12.7%41.8
21SC Corinthians (BRA)14.311.18.91.92.9+7.2%41.6
22Fenerbahçe SK (TUR)1.317.38.011.40.4+13.7%39.1
23Inter Miami (USA)14.310.93.46.62.5+7.6%38.4
24Al-Hilal SFC (KSA)5.28.611.55.62.2+15.8%37.7
25Persib Bandung (IDN)4.86.412.15.51.5+15.0%33.1
26CF América (MEX)6.99.89.13.41.1+5.5%30.3
27Boca Juniors (ARG)6.28.99.64.30.6+5.8%30.2
28River Plate (ARG)1.98.85.09.91.3+3.3%29.6
29AFC Ajax (NED)2.77.99.53.70.7+5.0%26.9
30Santos FC (BRA)3.17.55.46.71.5+81.7%24.3
31Sevilla FC (ESP)1.73.67.810.30.4+24.8%23.8
32SE Palmeiras (BRA)3.87.25.34.82.4+11.5%23.5
33São Paulo FC (BRA)5.07.07.02.12.0+3.9%23.1
34Real Betis (ESP)1.22.76.811.01.1+37.4%22.8
35Beşiktaş JK (TUR)6.77.55.51.21.6+9.6%22.4
36Olympique Marseille (FRA)4.83.68.44.80.8+9.2%22.3
37AS Monaco (FRA)2.52.211.05.90.2+6.1%21.8
38Real Sociedad (ESP)1.01.22.715.60.9+25.5%21.4
39Chivas Guadalajara (MEX)4.23.67.54.10.7+2.4%20.2
40SSC Napoli (ITA)2.84.95.46.10.3+6.8%19.5
41West Ham United (ENG)2.84.54.46.70.7+4.9%19.1
42Aston Villa (ENG)2.64.46.74.40.7+13.2%18.8
43Newcastle United (ENG)2.93.24.85.50.8+22.7%17.2
44Zamalek SC (EGY)5.62.48.01.1≤0.1+8.6%17.1
45Valencia CF (ESP)1.61.45.48.20.3+21.8%16.9
46Bayer Leverkusen (GER)1.34.65.15.10.5+14.1%16.7
47Cádiz CF (ESP)0.30.54.79.51.1+14.9%16.1
48Al-Ittihad Club (KSA)5.44.01.34.10.7+1.9%15.5
49Athletic Club (ESP)1.21.43.88.50.4+34.5%15.3
50Celta Vigo (ESP)0.50.63.49.80.4+26.4%14.7

Focus stratégique : transferts de stars, l’effet Neymar et la puissance d’un joueur-marque

Quand un joueur change tout : le cas Neymar et Santos

Les chiffres ne mentent pas. Lorsqu’un joueur iconique rejoint un club, son impact dépasse de loin la seule performance sportive.
L’exemple le plus frappant reste celui de Neymar et son retour au Santos FC, qui a généré une explosion de +82% des abonnements aux réseaux sociaux du club en seulement quelques jours. Une progression fulgurante, rare même parmi les super clubs européens.

Cet** effet « superstar »** illustre un principe désormais central : les joueurs sont devenus des marques à part entière. Leur arrivée transforme la perception globale du club, attire médias, sponsors, partenariats lifestyle et engage une nouvelle communauté de fans qui suivent avant tout leur idole.

Le joueur-marque, levier stratégique du digital football

Recruter un joueur star, c’est donc ausi acquérir un actif marketing immédiat :

  • Audience internationale captée instantanément : les fans du joueur suivent le club sur toutes les plateformes, générant un reach direct pour les contenus, les sponsors et les produits dérivés.
  • Attractivité accrue auprès des sponsors globaux : plus d’abonnés et un storytelling glamour permettent de négocier des contrats plus élevés et d’attirer des marques hors-football.
  • Transformation de l’image du club : la notoriété du joueur rejaillit sur le club, lui offrant un rayonnement inédit, notamment sur les marchés émergents.

Un modèle à double tranchant

Mais attention : l’effet superstar n’est ni automatique ni durable si le club n’entretient pas sa stratégie digitale.
Il nécessite :

  • des contenus exclusifs et créatifs autour du joueur
  • un storytelling aligné avec l’identité du club
  • une stratégie multilingue et multiculturelle pour exploiter au maximum le potentiel global

Les superclubs comme le Real Madrid, le Barça ou Manchester United dominent par l’ampleur de leurs communautés, fruit de décennies de succès et d’une stratégie digitale offensive et calibrée.
Mais derrière eux, la progression fulgurante de clubs comme le Real Betis, Newcastle ou l’Athletic Club démontre que l’authenticité, la singularité et le storytelling local sont aussi des leviers puissants de croissance numérique.
Quant aux clubs français, seul le PSG rivalise avec l’élite, mais l’OM, Monaco ou Lyon disposent de marges de progression significatives pour amplifier leur rayonnement.

Le football est devenu un produit culturel, émotionnel et digital global, où chaque publication, chaque reel et chaque collab influence la perception d’un club, attire des sponsors et fidélise des fans à l’échelle planétaire. Dans ce jeu d’influence, ceux qui sauront raconter leur histoire avec créativité et authenticité garderont toujours une longueur d’avance.