Ce que vous devez savoir sur les nouvelles règles du foot 2025
Le football évolue sans cesse, et cela ne concerne pas uniquement les tactiques ou les technologies. Les lois du jeu, garantes de l’équité sportive, font elles aussi l’objet d’ajustements réguliers.
Derrière ces évolutions, l’IFAB (International Football Association Board), instance chargée de définir les règles officielles du jeu à l’échelle mondiale. Depuis 2020, plusieurs réformes ont profondément modifié la manière d’arbitrer, de jouer, et d’interagir sur le terrain. L’année 2025 marque un tournant, avec l’introduction de règles inédites censées fluidifier le jeu, renforcer le respect des décisions arbitrales, et mieux encadrer certaines situations complexes.
Cette synthèse propose un décryptage clair et complet des principaux changements opérés entre 2020 et 2025, avec un accent particulier sur les mesures appliquées dès la saison 2025-2026.
Les nouvelles règles marquantes de la saison 2025-2026
Une nouvelle gestion du ballon pour les gardiens
La règle des six secondes, souvent ignorée ou mal appliquée, a été officiellement modifiée. Désormais, un gardien de but peut conserver le ballon en main pendant huit secondes avant de le relancer.
Cette adaptation vise à mieux correspondre à la réalité du jeu et à limiter les contestations liées à cette règle trop rigide.
Pour rendre cette mesure visible et compréhensible, les arbitres doivent effectuer un décompte visuel clair des cinq dernières secondes, en levant la main et en écartant les doigts. Mais la nouveauté la plus marquante réside dans la sanction en cas de dépassement : l’équipe adverse obtient un corner immédiat, tiré du côté le plus proche de l’endroit où se trouvait le gardien lors de l’infraction.
Cette mesure est inédite, et pourrait radicalement changer la gestion des fins de match.
Un capitaine seul autorisé à parler à l’arbitre
Inspirée du rugby, cette mesure entend rétablir une communication claire et respectueuse entre les joueurs et les arbitres.
Depuis 2025, seul le capitaine désigné a le droit de s’adresser à l’arbitre lors des décisions sensibles, comme un penalty sifflé, un but refusé ou un carton rouge. Les autres joueurs doivent s’abstenir d’intervenir, sous peine de recevoir un avertissement immédiat.
Cette règle vise à diminuer la pression collective sur les officiels et à renforcer l’autorité arbitrale, souvent remise en cause dans les compétitions de haut niveau. Elle s’applique à toutes les compétitions officielles, du niveau amateur jusqu’au niveau professionnel, et nécessite une adaptation rapide des comportements sur le terrain.
Des balles à terre mieux attribuées
Longtemps source de confusion et d’interprétation, la remise en jeu sur balle à terre a été clarifiée pour éviter les malentendus.
Depuis 2025, lorsqu’un arrêt de jeu intervient en dehors de la surface de réparation, le ballon est rendu à l’équipe qui allait vraisemblablement en reprendre la possession.
En cas de doute ou de situation disputée, la décision revient à l’équipe qui a touché le ballon en dernier.
Cette réforme introduit un principe de logique contextuelle, plus en phase avec le déroulement réel des actions. Elle contribue à réduire les contestations et à fluidifier la reprise du jeu sans recourir systématiquement à l’arbitraire ou à la balle neutre.
Des sanctions allégées pour les gestes involontaires
Le football reconnaît enfin la différence entre l’intention et l’accident.
Lorsqu’un remplaçant, entraîneur ou joueur déjà expulsé touche le ballon involontairement en dehors du terrain, l’arbitre ne sanctionne plus automatiquement par un carton ou une exclusion. La sanction standard devient un coup franc indirect, à condition que le geste soit manifestement involontaire et n’ait pas modifié le cours du jeu.
Cette approche plus mesurée permet de préserver l’équilibre disciplinaire, tout en continuant à punir les interférences abusives ou répétées. Elle répond à une volonté d’humaniser l’arbitrage, notamment dans les contextes tendus où les erreurs non intentionnelles sont fréquentes.
Une clarification importante sur les relances du gardien
Dans le cadre d’une relance à la main effectuée par le gardien, c’est désormais le moment précis où le ballon quitte ses mains qui détermine la position de hors-jeu des joueurs.
Ce détail technique, souvent flou dans l’application, est désormais inscrit noir sur blanc dans les lois du jeu.
L’objectif est d’éviter toute confusion sur les relances rapides, en particulier lorsque des joueurs adverses se trouvent dans des positions potentiellement illicites. Cette précision s’inscrit dans une logique de rigueur et de transparence, notamment à l’ère des images vidéo et de l’assistance semi-automatisée pour le hors-jeu.
Cinq années de transition réglementaire entre 2020 et 2025
La refonte des fautes de main
C’est l’une des réformes les plus visibles de ces dernières années.
Depuis 2020, la notion d’intentionnalité a été abandonnée pour juger les fautes de main. Désormais, l’arbitre se base sur des critères objectifs, comme la position du bras ou l’impact de l’action. Un bras situé au-dessus du niveau de l’épaule ou qui agrandit artificiellement la surface corporelle entraîne automatiquement une faute, quelle que soit l’intention du joueur.
En attaque, une main accidentelle qui conduit directement à un but est systématiquement sanctionnée.
Cette refonte vise à rendre les décisions plus cohérentes et compréhensibles, même si elle reste parfois critiquée pour son manque de souplesse dans certaines situations.
Des changements pour fluidifier les remplacements
Pour lutter contre les pertes de temps volontaires, une règle simple mais efficace a été introduite dès 2019 : les joueurs remplacés peuvent désormais quitter le terrain par l’endroit le plus proche, sans devoir systématiquement rejoindre la ligne médiane.
Cette mesure permet de réduire les interruptions de jeu, notamment en fin de match.
En parallèle, la responsabilité disciplinaire du banc de touche a été renforcée. Les arbitres ont la possibilité de sanctionner tous les membres du staff technique, et si le fautif n’est pas identifié, c’est l’entraîneur principal qui en assume les conséquences. Ce dispositif responsabilise davantage les encadrants, dans une optique de meilleur encadrement comportemental sur et autour du terrain.
Une meilleure gestion du temps de jeu effectif
L’un des enjeux majeurs de ces dernières saisons a été la revalorisation du temps de jeu réel.
À partir de la saison 2023-2024, les arbitres ont reçu pour consigne d’inclure dans le temps additionnel toutes les interruptions liées aux célébrations de but, en plus des arrêts déjà connus (VAR, blessures, remplacements). Cette précision, bien que tardive, vise à garantir une durée de jeu plus équitable, notamment dans les matchs serrés. Elle s’accompagne d’une attention particulière à la discipline des gardiens de but lors des tirs au but : ces derniers ne peuvent plus retarder l’exécution ni toucher les poteaux de manière excessive, sous peine de sanction. Ces ajustements, bien que techniques, répondent à une volonté claire de limiter les abus et de mieux encadrer les temps morts.
Une nouvelle lecture des situations de hors-jeu
Entre 2020 et 2022, l’IFAB a apporté plusieurs précisions majeures à la règle du hors-jeu.
D’abord, la limite anatomique a été clairement définie : seule la partie du corps avec laquelle un but peut être marqué est prise en compte, ce qui exclut les bras mais inclut le bas de l’aisselle. Cette clarification facilite le travail des arbitres, notamment avec l’aide de la technologie.
Autre nouveauté : la distinction désormais établie entre une action délibérée d’un défenseur (qui annule le hors-jeu) et une déviation accidentelle, qui ne modifie pas la position illicite de l’attaquant. Ces ajustements visent à mieux refléter l’intention des joueurs, tout en évitant des buts validés à tort.
Les adaptations liées à la pandémie
La crise sanitaire liée à la Covid-19 a contraint les instances à revoir certains aspects réglementaires pour garantir la sécurité des joueurs et du staff médical.
Dès 2020, les arbitres ont été invités à faciliter l’intervention rapide des soignants, notamment en cas de traumatisme crânien.
Par ailleurs, une plus grande souplesse sur les équipements a été introduite, avec l’autorisation exceptionnelle de formes alternatives pour les poteaux et barres transversales, tant qu’elles ne déforment pas la structure de jeu. Cela a été mis en place pour faciliter la logistique dans des contextes de matchs sans public, de stades provisoires, ou de mesures sanitaires renforcées.
Certaines de ces mesures provisoires ont été pérennisées.
Trois grands axes d’évolution du jeu
Fluidifier le rythme des matchs
L’un des objectifs centraux de l’évolution des lois du jeu réside dans la réduction des interruptions inutiles et des phases de confusion.
En modifiant des règles comme la durée de conservation du ballon par le gardien, les modalités de remplacement ou encore les balles à terre, l’IFAB cherche à accélérer le tempo des rencontres.
Cette dynamique s’inscrit dans une volonté plus large d’offrir un football plus dynamique, plus lisible et plus attrayant pour les spectateurs. Moins de contestations, moins de temps perdu, plus d’action : la fluidité devient une priorité stratégique, autant pour l’équité sportive que pour l’expérience télévisuelle.
Renforcer l’équité entre les équipes
Au-delà des aspects techniques, les évolutions récentes des règles visent à réduire les zones d’interprétation subjective et à uniformiser les décisions arbitrales.
En privilégiant des critères objectifs — comme la position des bras pour les fautes de main, ou la désignation exclusive du capitaine comme interlocuteur de l’arbitre — l’IFAB cherche à limiter les litiges, les protestations et les injustices ressenties sur le terrain.
Cette logique s’inscrit dans un projet global de restauration de la confiance envers l’arbitrage et de promotion du fair-play. Le but n’est pas d’automatiser le jugement, mais de clarifier les zones grises qui provoquaient jusqu’ici des polémiques à répétition.
S’adapter aux nouvelles technologies
L’évolution des lois du jeu ne peut plus être dissociée de l’intégration progressive des outils technologiques.
Depuis la généralisation du VAR, les instances poursuivent leurs expérimentations : hors-jeu semi-automatique, détection instantanée du ballon franchissant la ligne, ou encore communication vidéo renforcée avec le public.
Les ajustements réglementaires opérés entre 2020 et 2025 visent à harmoniser ces nouvelles pratiques avec l’arbitrage humain, en posant un cadre précis pour chaque intervention.
Cette adaptation technologique ne remplace pas l’arbitre, mais elle crée un écosystème cohérent où la précision, la rapidité et la transparence deviennent les piliers de la décision.
En à peine cinq saisons, le football a connu une transformation réglementaire en profondeur, portée par une volonté d’adapter le jeu à ses enjeux contemporains.
Les nouvelles règles introduites, notamment celles de 2025-2026, témoignent d’un souci d’équité, de fluidité et de modernité, tout en préservant l’esprit originel du sport. Ces ajustements exigent une montée en compétence rapide de tous les acteurs : joueurs, entraîneurs, arbitres... mais aussi spectateurs, qui doivent intégrer ces subtilités pour mieux comprendre les décisions.
Dans un environnement de plus en plus exigeant, où chaque détail compte, la connaissance des lois du jeu devient un atout stratégique majeur. Et ce n’est qu’un début : l’IFAB étudie déjà de nouvelles pistes pour 2026, preuve que le football est un sport vivant, en perpétuelle évolution.